Le dimanche 12 octobre, Nantes Métropole organisait à l’ITEP son 7e forum festif de Doulon-Gohards. Quelques nouveautés dans un flot de constances.
On ne va pas vous faire une grande description de cette fête, on y était pas. On était à peine au courant.
Sûrement qu’on avait encore la tête dans la fête de l’automne du week-end dernier (c’était très chouette, merci d’être venu·es en nombre !!).
Mais on a eu quelques retours et un article de presse océan : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/de-nouveaux-espaces-naturels-dans-le-projet-doulon-gohards-a-nantes-b8a74ef2-a77e-11f0-aa8e-e39f42e4d309
La grande annonce : 6 hectares d’artificialisation en moins.
Une bonne nouvelle, c’est évident. Une zone urbanisée en moins vers le bois des Anses, plus rien au sud de la de la Noé Garreau, quelques modifications de part et d’autres de la rue des Petites Rues, …
Mais ce ne sont pour l’instant que des éléments de communication.
Aucun engagement,
Aucune modification des plans d’urbanisme (tout est toujours majoritairement constructible).
Rien ne nous dit que dans quelques années, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’insatiable métropole n’aura pas de nouveau besoin de terres fraîches pour assouvir sa faim.
Quelques réflexions sur les raisons de cette modification
Si ce n’est pas l’arrêt du projet, ce sont bien des terres grappillées sur le béton.
Simon Citeau, élu eelv à la mairie de Nantes décrit avoir « poussé le curseur en matière d’environnement ».
Qu’est-ce qui aura inspiré cette modification ? Simon Citeau et la mairie ne se sont pas levé.es un matin en se disant qu’il fallait finalement préserver plus de terre.
Sans doute, pour partie, des éléments qui nous échappent : réévaluation de besoins, volumes d’investissements disponibles, etc.
L’approche des municipales dans moins de 6 mois joue sûrement. C’est le moment pour la mairie de montrer à quel point elle est à l’écoute des critiques ! La concomitance entre cette concession et l’annonce des Ecologistes de se ranger derrière la candidature de Johanna Rolland serait-elle un hasard ?
Mais sans doute aussi que le rapport de force citoyen y est pour quelque chose.
Celui qui est porté par le Jardin des Ronces depuis plus de 10 ans, par l’occupation et la critique politique du projet.
Celui qui est alimenté par les actions en justice de Sauvons les Gohards, qui ont permis de condamner la mairie.
On peut aussi penser que l’épisode de cet été avec la tentative d’expulsion du bidonville du Moulin des Marais 2 a joué sur ces récents changements (rappel ici : https://lesronces.noblogs.org/post/2025/08/16/suite-des-menaces-dexpulsions/). Peu de chances que la ville se soit mise à écouter les revendications des habitant.es ou de Roata, mais on a pu voir le poids médiatique et politique donné aux riverain.es opposé.es à l’installation (et non à l’expulsion, nuance cruellement importante) : articles de presse, réception à la mairie à deux reprises, fin de ce projet.
Sur ce sujet, Simon Citeau a également évoqué un « futur site d’accueil de familles roms et l’accompagnement mis en place« . Nous en parlions dans un autre article (https://lesronces.noblogs.org/post/2025/08/11/doulon-gohards-a69-de-nantes-entre-expulsion-des-plus-precaires-destruction-despaces-proteges-en-pleine-periode-de-nidification-et-assechement-de-zones-humides-rien-ne-change-dans-le-monde-des/), Roata propose depuis des années des solutions toujours ignorées. Aujourd’hui, la métropole communique à ce sujet mais ni les habitant.es ni Roata n’ont été consulté.es.
Il y a bientôt deux mois, c’est le même Citeau qui mettait Philippe Barbot, de Roata, à la porte de la 2e concertation des riverain.es. Comment imaginer que ces annonces soient autres choses que des éléments de communication ? Évidemment, nous espérons nous tromper.
Une dernière parenthèse, les Ronces ont été contactées il y a quelques mois par l’Atelier Georges, nouvelle maîtrise d’œuvre du projet Doulon Gohards. Leur demande : prendre en compte notre vision, exposer leur nouveau projet. On a fait le choix de ne pas y aller. On suppose qu’ils nous auraient fait ces annonces avec un peu d’avance mais on est certain·es que notre poids dans un tel cadre se limiterait à quelques détails.
On ne participera pas au détruire « mieux ».
On continuera à mettre la pression là où on le pourra. Peut être que la mairie se lèvera un autre matin en réalisant qu’il faut pousser le curseur en matière d’environnement .. en commençant par ne pas bétonner des zones humides ?
On en profite pour partager quelques éléments du communiqué du DAL44 suite à un événement rappelant les 80ans de l’ordonnance de 1945 sur la loi de réquisitions des bâtiments vides.
10 fois plus de bâtiments vides que de personnes à rue
33 000 logements vides en Loire Atlantique
15 000 à Nantes.
La version 2025 de Doulon Gohards, c’est 2 300 nouveaux logements. Ne nous laissons pas avoir par leur communication, d’autres perspectives sociales et écologiques existent.
Nous ne croyons plus aux mots de ce projet : ni à ceux que le XXe siècle a usé jusqu’à la trame : « attractivité » « croissance »
Nous ne croyons plus aux nouveautés du XXIe siècle, sorties des écoles de communication, mais dont l’épreuve du réel dévoile la fourberie : « ville durable » « concertation » « éco-citoyenneté »
Rejoignez la lutte, pour que nous puissions décupler le rapport de force, et mettre un terme à ce projet à contre-courant de l’histoire.


